La haie bocagère au coeur du cycle de vie des oiseaux

Mésange charbonnière, rouge-gorge, bruant jaune, grimpereau, … ces oiseaux et leur mélodieux chants font partie du quotidien de la campagne. 

Les oiseaux, symbole de biodiversité, remplissent de multiples fonctions au sein de la nature. Le plus connu est sans doute la dissémination de graines. Certains oiseaux prévoyants transportent leur nourriture pour les consommer ailleurs, c’est le cas de la mésange à tête noire. Certaines graines issues des fruits tombent au sol lors du transport ce qui favorise la croissance d’arbres. 

 

Un autre rôle à ne pas négliger est celui de la pollinisation des plantes : beaucoup d’oiseaux de la famille des passereaux raffolent du pollen des plantes. En se nourrissant, ils répandent le pollen accroché à leur plumage. 

 

Et leur utilité ne s’arrête pas là, les oiseaux jouent également une fonction essentielle dans la régulation des ravageurs des cultures. Les amateurs d’insectes se nourrissent dans les parcelles tandis que les rapaces tels que le faucon crécerelle chasse les rongeurs ! Les agriculteurs auraient tort de négliger ses formidables auxiliaires de culture. 

On ne vous listera pas tous les oiseaux habitant les haies bocagères, ils sont plus d’une centaine ! A l’arrivée du printemps, les couples nicheurs construisent leur nid dans le branchage qui offre une sécurité pour y élever les oisillons. Certaines espèces, comme le pinson des arbres, préfèrent un nid en hauteur, d’autres nichent directement au pied des arbres (le rouge-gorge et le pipit des arbres). A contrario, des rapaces se réfugient dans les cavités de vieux arbres morts. 

 

Vous l’avez deviné, plus une haie est composée d’arbres divers (en essence et en âge) et plus d’espèces y trouveront un habitat adapté. En d’autres mots, la diversité est la clé de voûte.

Frugivore, insectivore ou granivore, peu importe le régime alimentaire car la nourriture est à portée de bec ! A toutes les saisons, rien de plus simple que d’aller picorer les fruits des arbustes ou de chercher les larves d’insectes sous les écorces. La haie offre ainsi aux oiseaux le gîte et le couvert !

A l’instar des oiseaux nicheurs, certains oiseaux migrateurs profitent des haies pour se reposer de leur long périple. Les passereaux migrateurs apprécient les paysages bocagers: les haies servent d’étapes à la migration et permettent de reprendre des forces. 

 

L’intérêt d’une haie pour l’avifaune s’exprime également en fonction de sa connexion avec d’autres haies et écosystèmes. Dans le jargon scientifique, les haies connectées entre elles forment la Trame Verte (on parle de Trame Bleue concernant les réseaux hydriques et les mares). Au même titre que les routes pour les humains, les haies forment des passages permettant à la faune et même la flore de circuler. De plus, l’interférence des haies entre le milieu agricole et forestier attire des espèces adaptées aux deux milieux. Planter des haies revient ainsi à allonger le réseau de circulation et agrandir les habitats naturels des espèces.

Quelques chiffres clés illustrent bien la situation : 

Les facteurs principaux de ce déclin est la perte d’habitats naturels combinée à l’usage de produits phytosanitaires en agriculture (en particulier les insecticides). En effet, privés d’habitat et de nourriture, les oiseaux dépendant des haies ont moins de possibilité de survie et de reproduction. Le nombre d’oiseaux et la présence de bocage sont donc étroitement liés. 

 

Certains oiseaux sont adaptés aux plaines dépourvus d’arbres, l’alouette des champs est la plus commune. Toutefois, ses effectifs ne compensent pas la perte en nombre et en diversité subie par le manque de bocage. 

 

L’enjeu est donc crucial de préserver et restaurer les haies bocagères qui sont indispensables à la majorité des oiseaux. 

Des réglementations existent afin d’enrayer le déclin des oiseaux. La Politique Agricole Commune (PAC) interdit aux agriculteurs de tailler les haies à partir du 1er avril jusqu’au 31 juillet. De plus, si une espèce protégée est détectée dans une zone bocagère, l’arrachage et l'altération des haies sont interdits pendant toute l’année. La pie-grièche écorcheur, espèce protégée en fort déclin, est d’ailleurs une espèce bio-indicatrice. Sa présence est la preuve d’un milieu riche en biodiversité. Étant protégé au niveau national, sa détection entraîne systématiquement la protection de son habitat naturel. 

 

Du côté des particuliers, des collectivités ou des entreprises, aucune interdiction ne les concerne. Il est cependant conseillé d’éviter de tailler les haies et d’élaguer les arbres pendant la période de reproduction des oiseaux, c'est-à-dire de la mi-mars à la fin-juillet.

 

En sachant que les oiseaux sont des indicateurs de bonne santé des écosystèmes, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme et encouragent les politiques à s’engager sur des programmes forts pour stopper ce déclin.

 

La situation est alarmante mais réversible. My Tree agit dans la volonté de réconcilier l’agriculture et la biodiversité à travers l’agroforesterie et la plantation de haies bocagères. De nombreux projets en partenariat avec des agriculteurs et des associations ont vu le jour, avec à la clé le retour des oiseaux.

Avec My Tree et l’agriculture durable, redonnons place aux oiseaux.