MyTree - 01/12/2022

Quelques bonnes nouvelles pour la biodiversité en 2022

L’année 2022 est marquée par des événements climatiques anormaux. Pour autant, de petites victoires méritent d’être mises en avant.

 

 

1. Arrêt d’exploitation des grands fonds marins par la France

Le 7 novembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé lors de l’ouverture de la 27e CO : « la France soutient l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins. J’assume cette position et la porterai dans les enceintes internationales ».

Un revirement étonnant, suite à l'abstention de la France l’année dernière face au moratoire pour la Conservation de la Nature (UICN), lors du congrès mondial de l’Union Internationale. Lors du vote de l’interdiction, certains pays (Allemagne, Espagne, Costa Rica, etc.) avaient voté en faveur du moratoire mais la France n'avait pas participé. Ce moratoire pointait du doigt les dangers de l’exploitation minière sur la biodiversité des fonds marins. Source de convoitise, les particules des fonds marins sont constituées de minéraux tels que l’oxyde de fer, manganèse, cobalt, nickel, cuivre.

En effet, malgré l’existence de l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) chargée de gérer les recherches scientifiques et les activités minières, on relève de nombreux permis d’exploitation sans regard sur les conséquences environnementales. En effet, le ratissage des fonds marins bouleverse l’écosystème marin et nuit à la biodiversité dont la richesse demeure en grande partie inconnue.

 

2. Le retour de certaines espèces en Europe

Face à la situation générale alarmante de la biodiversité, la nature fait preuve de résilience. Chaque année depuis 2013, la société zoologique de Londres, l’ONG Birdlife ainsi que le Conseil Européen de recensement des oiseaux rédigent un rapport sur le retour de la faune sauvage en Europe. Celui de 2022, (https://www.rewildingeurope.com/wp-content/uploads/publications/wildlife-comeback-in-europe-2022/) fait part de nouveaux espoirs pour certaines espèces : le loup, l’ours et la pygrargue à queue blanche. Suite à sa réintroduction et sa protection, le loup voit sa population augmenter de 1 800 % en 50 ans. Le nombre des ours a également augmenté de 44 % depuis 1960. Malgré ces réelles avancées, un million d’espèces est toujours menacé.

 

3. En Tunisie, des « ruches intelligentes » pour sauver les abeilles

Unique en son genre, la start-up Beekeeper tech a développé une technologie de capteurs à infrarouge permettant de surveiller les ruches à distance. Les paramètres mesurés sont la température, l’humidité et le bourdonnement des abeilles : données cruciales pour réagir rapidement au moindre problème afin d’éviter la mortalité des abeilles et optimiser la production de miel.

 

4. Les forêts tropicales se restaurent plus vite que prévu

Une nouvelle étude a démontré une fois de plus la résilience de la nature. Une équipe internationale de 80 scientifiques s’est penchée sur le potentiel de régénération naturelle dans les forêts tropicales. Après avoir été rasée et exploitée pour l’agriculture, une forêt peut se régénérer très rapidement. Elle retrouve en 20 ans 80 % de sa diversité et de la fertilité de ses sols par rapport aux forêts anciennes. Le CIRAD donne les raisons de ce succès : « Selon les auteurs, ce rétablissement rapide des forêts s'explique notamment par les banques de graines toujours présentes dans les sols non soumis à une agriculture intensive, ainsi que par les conditions de croissance relativement productives, chaudes et humides, des tropiques”.

 

5. La Finlande adopte la loi climat la plus ambitieuse au monde

Les pays nordiques sont remarquables pour leurs programmes développés en faveur de l’environnement. La Finlande a franchi une nouvelle étape en adoptant la loi climatique la plus ambitieuse au monde. Cette loi se décline en 2 objectifs :

  • neutralité carbone atteint en 2035
  • émissions nettes négatives en 2040 (c’est-à-dire absorber plus de carbone qu’en émettre).

 

6. Les chasses traditionnelles de nouveau interdites

Pour la 4e année consécutive, le Conseil d’Etat a jugé illégale les chasses traditionnelles (tenderie, pantes, mantoles) visant les vanneaux huppés, les pluviers dorés, les grives et les merles noirs.

Ces chasses ne respectent pas la directive européenne « Oiseaux » qui interdit les techniques de captures massives et sans distinction d’espèces.

Les organisations de protection de la Nature, notamment la LPO, militent pour le bannissement définitif de ces méthodes, l’interdiction par le Conseil d’Etat n’est valable que sur la saison 2022-2023.