Le muscardin : un habitant des haies bocagères menacé
Un rongeur méconnu et discret
Nombreux sont ceux qui le confondent à une souris mais le Muscardin (Muscardinus avellanarius) est un habitant de nos campagnes appartenant à la famille des gliridés, de même que le loir et le lérot. A l'observer de plus près, les caractéristiques physiques sont bien différentes de la souris. Il arbore une fourrure rougeâtre sur le dessus et blanche sur le ventre.
Végétarien, le muscardin se nourrit essentiellement de noix, de bourgeons, de fruits, de fleurs et de graines en fonction de la disponibilité. La présence de noisetiers est certainement un signe pouvant indiquer la présence de muscardins puisqu’il raffole des noisettes. Les muscardins consomment directement les noisettes dans l'arbre. En revanche, si le noisetier est placé sous l’ombre d’un autre arbre, il sera peu productif en noisette donc peu de chance d’attirer ce petit mammifère. C’est à la nuit tombée que le muscardin sort de son nid pour aller chercher sa nourriture dans les arbres et buissons.
Où vit le muscardin ?
Appréciant les lieux ombragés et boisés tels que les sous-bois, les haies bocagères, les buissons, etc., le muscardin y trouvera tout ce dont il a besoin pour construire son nid dans un buisson, une cavité d’arbre ou les branchages.
Le muscardin est un grand dormeur. Sa période d’hibernation peut durer jusqu’à 6 mois. Durant la période hivernale, le muscardin n’a d’autre choix que de se blottir dans son nid afin de consommer le moins d’énergie possible. Sa température corporelle peut descendre juste au-dessus de 0 et il ne respire que 2 à 3 fois par minute. En automne, il fait des réserves de graines et de noix jusqu’à doubler son poids au printemps à son réveil. C’est pourquoi selon la saison, son poids varie de 15 à 40g.
Un petit mammifère en danger
Le muscardin est très sensible à la modification du paysage, l’arrachage des haies lui est fort dommageable. Ce rongeur ne se déplace pas au sol mais uniquement à travers les arbres. La réduction des linéaires de haies réduit alors considérablement son habitat.
Dans de nombreux pays européen dont la France (particulièrement en Pays-de-la-Loire, Bourgogne, Bretagne, Haute-Normandie et Picardie), sa population diminue et est menacée. Pour enrayer ce déclin, la Directive faune-flore a décidé de protéger ce petit rongeur. Non seulement il est interdit de le chasser, le tuer ou le transporter, mais il est également interdit d’endommager son habitat.
La connaissance des populations de muscardins est très réduite. Des associations tentent d’étudier ce mammifère sans pour autant parvenir à étendre leur examen sur tout le territoire français. Ces efforts déployés pour mieux connaître le muscardin permettent de définir des mesures de protection de cette espèce. Cependant, étudier le muscardin se révèle difficile car celui-ci reste très discret, difficilement observable en raison de sa petite taille et de son mode de vie nocturne et arboricole. Des résidus de poils ou de noisettes rongés sont les seuls signes privilégiés pour noter sa présence.