MyTree - 27/09/2022

Le bois énergie face à la crise énergétique et climatique

A l’heure du changement climatique et de l’explosion du prix de l'électricité, le bois énergie a le vent en poupe. La haie bocagère apporte ainsi par sa production de bois un atout majeur pour les agriculteurs.

 

 

Une filière en pleine expansion

Selon l’Office National des Forêts, le bois énergie qualifie « tout bois utilisé à des fins énergétiques, pour produire principalement de la chaleur et de l’électricité après transformation. Il peut être d’origine forestière (sylviculture), bocagère, industrielle, paysagère, etc. ».

Le bois énergie est la première source d’énergie renouvelable en France (autour de 40 %). Chiffre qui n’est pas près de diminuer ! La filière connaît une croissance exponentielle, les fournisseurs de bois s’organisent pour répondre à la demande. Ils prévoient même des difficultés pour répondre à la demande hivernale de 2022-2023. En effet, la flambée des prix de l'électricité pousse les consommateurs vers le choix du bois de chauffage.

Le bois énergie est non seulement une source d’énergie renouvelable, locale mais également économique. Les chaudières sont alimentées de bois provenant principalement de forêts gérées durablement, mais aussi des haies bocagères ! Les haies offrent un intérêt capital pour la protection de la biodiversité, des cultures contre les intempéries et l’érosion des sols, mais apportent aussi un potentiel de bois énergie pour les agriculteurs.

 

Quelques chiffres

  • 1 km de haie exploité chaque année = 1 à 17 tonnes de bois sec
  • chauffage/eau pour une maison de 150 m² = 8 à 10 tonnes de bois sec /an
  • 1 MAP (mètre cube apparent plaquette) = 850 kwh = 85 l fioul
  • 1 kwh d’électricité coûte 18,62 centimes contrairement à 1kwh de bois plaquette coûte 3,2 centimes.

 

Comment ça marche ?

Toutes les haies n’ont pas la même productivité : plutôt faible pour une haie basse par rapport à une haie haute ou une haie de cours d’eau (ripisylve). Cette dernière est particulièrement rentable en raison de la croissance vigoureuse des arbres de ripisylve. Attention, il ne s’agit pas de tout couper puis de replanter les années suivantes. Afin de concilier les intérêts écologique et économique des haies, il est nécessaire de les entretenir régulièrement sans les surexploiter. Pour cela, les chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs dans la mise en place d’un plan de gestion durable. Une taille tous les 15 à 25 ans est conseillée. Certains arbres isolés peuvent fournir du bois en bonne quantité, par exemple, les arbres têtards.

Le bois énergie se présente sous plusieurs formes : en bûches, en plaquettes ou en granulés (aussi appelés « pellets »). Le bois exploité des haies sous forme de plaquettes est issu des branches broyées. Ces plaquettes disposent de certains avantages, ils sont 10 fois plus rapides à produire et moins chers que les bûches. Il faut toutefois tenir compte du coût conséquent de l’achat de la chaudière. L’ADEME estime qu’une chaudière à bois est rentable à partir de 4 à 8 ans selon les aides et le type d’énergie (bois plaquette, bûches ou pellets). Ainsi, l’agriculteur peut utiliser ses ressources de bois pour chauffer sa maison et/ou revendre. Dans tous les cas, l’exploitant est gagnant.

 

Quelles sont les essences les plus adaptées ?

L’intérêt d’une essence en tant que bois de chauffage se mesure par son pouvoir calorifique. Plus un bois est humide, moins il est calorifique. Ainsi, chaque essence est unique en termes de pouvoir calorifique car la proportion d’eau varie selon les espèces. Les meilleurs bois de chauffage sont les feuillus « durs » : chêne, châtaigniers, hêtre, érable, cerisier, orme, frêne. A contrario, les feuillus « tendres » (peuplier, saule, etc.) contiennent beaucoup d’eau. Ils sont donc moins caloriques. Les autres essences au sein d’une haie sont utiles en tant que bois de litière à partir des branches d’élagage.