MyTree - 01/08/2022

Faune en danger : le Hérisson

Le hérisson, petit animal de nos jardins et de nos campagnes, est un véritable auxiliaire de culture. Sa protection est cruciale pour stopper la diminution de sa population.

Un petit animal qui ne manque pas de piquant

Plusieurs espèces d’hérisson sont dénombrées, la plus connue est celle du hérisson commun. Cette boule de piquants est un animal familier de nos jardins et de nos campagnes. Le hérisson est surprenant sur bien des aspects. Bien que muni de pattes courtes, il peut parcourir plusieurs kilomètres en une nuit. Et oui ! c’est un animal nocturne. Nocturne n’est pas synonyme de discrétion. Loin d’être silencieux, il se distingue par des bruits semblables à ceux du cochon ! Par ses bruits, il peut communiquer avec ses congénères ou ils sont tout simplement le résultat produit par la mastication de ses aliments. 1,2, 3, … 7 500 piquants protègent le hérisson de ses prédateurs ! Directement reliés à ses muscles, il peut les bouger à son gré. Malgré cette protection, les hérissons restent fragiles, environ 70% des jeunes meurent durant leur première année.

 

Un auxiliaire de culture particulièrement efficace

La journée, il se repose dans son gîte composé de feuilles et de branches. A la nuit tombée, la chasse commence et, cela, durant quelques heures. Doté d’un odorat et d’une ouïe exceptionnelle qui compensent sa vue réduite, il cherche sa nourriture avec sa truffe, collée au sol. Souvent considéré comme « fainéant », il dort jusqu'à 18 heures/jour. Le hérisson opte, en fait, pour une stratégie d’économie d’énergie. Animal opportuniste, il consomme tout ce qu’il trouve sur son passage. Son alimentation se compose principalement d’insectes : escargot, limaces, larves, hannetons, sauterelles… Le hérisson consomme aussi des baies et des fruits tombés sur le sol. En consommant des insectes nuisibles, le hérisson permet d’éviter l’emploi de produits phytosanitaires. Sa qualité d’auxiliaire de culture fait de lui un animal indispensable à la bonne santé des écosystèmes agricoles.

 

Son habitat favori : la haie bocagère

Avec son dédale de racines, de branches et de feuilles mortes, la haie regroupe toutes les conditions idéales pour le hérisson. Ce dernier y trouve le gîte et le couvert. A l’automne, le hérisson recherche un lieu d’hibernation au pied d’un arbre, sous un tas de branches et de feuilles. La haie le protégera du vent et du froid. Il creuse ainsi son terrier pour n’en ressortir définitivement qu’au mois d’avril au moment où les températures se réchauffent. Plus qu’un refuge, la haie est l’autoroute des hérissons ! La Trame Verte, ce réseau écologique constitué de haies bocagères, permet aux hérissons de circuler en toute sécurité pour chasser, trouver un partenaire et se réfugier. Malheureusement, les haies disparaissent, entraînant avec elles de nombreuses espèces dont le hérisson. La meilleure façon de préserver cette espèce est de restaurer son habitat. Alors plantons des haies !

 

Proche de l’extinction… Comment le protéger ?

Inscrit dans le code de l’environnement, le hérisson est une espèce protégée depuis 1981. Il est donc interdit de le chasser, de le transporter et de porter atteinte à son habitat. Sa protection est justifiée par son danger d’extinction, sa population a drastiquement diminué. Ses principaux prédateurs naturels sont le hibou grand-duc, le renard, la buse variable et le blaireau. Mais ce ne sont pas les prédateurs qui font le plus de ravages dans la population des hérissons. Le véritable fléau est le trafic routier occasionnant plusieurs milliers de victimes. La méthode de défense des hérissons n’est pas efficace contre les voitures : à l’approche du danger, le hérisson se met en boule et s’immobilise. S'ajoutent à cela les dommages collatéraux. Les rapaces venus manger le hérisson écrasé risquent de se faire tuer à leur tour par une voiture. Hormis le trafic routier, les autres causes de sa disparition sont : l’intoxication liée aux insecticides et aux granulés anti-limaces, la régression des habitats naturels, noyade dans les piscines, fermeture des jardins, chasse et capture… Toutes ces causes cumulées réduisent son espérance de vie à 3 ans, qui normalement est de 10 ans. Partout en France, des études participatives et des chantiers de plantations de haies sont conduites pour préserver l’espèce. Vous-même pouvez participer à protéger ce petit animal en installant des tas de bois et de feuilles dans votre jardin. Vous voyez un hérisson en pleine journée ? Pas de panique, il n’est pas forcément anormal mais il convient de l’observer. S’il présente des blessures, contactez un centre de sauvegarde habilité.