Aisne - Plantons pour limiter l’érosion des sols
Faire renaître le bocage dans une région fortement déboisée
Une famille d’agriculteurs, installée sur une commune de l’Aisne, conduit une exploitation de manière conventionnelle sur 300 ha. Elle produit principalement des grandes cultures telles que des céréales, des oléagineux et des protéagineux.
Les Hauts-de-France sont une région comprenant peu de haies. Ce manque d’arbres se traduit par des conséquences sur les parcelles agricoles (perte de biodiversité, érosion, faible infiltration de l’eau, …). Dans le nord de l'Aisne, certains agriculteurs font face à des problèmes d'érosion des sols en raison non seulement de l’absence d’arbres mais aussi des paysages vallonnés caractéristiques de ce département. Pour lutter contre ce phénomène et conserver la qualité des sols, la famille d’agriculteurs s’est engagée cet hiver dans la plantation d’un linéaire de haie.
L’érosion du sol : principal enjeu pour les agriculteurs de l’Aisne
Au total, deux kilomètres de haie simple ont été plantés sur deux parcelles en janvier. Le premier objectif de ce projet est de protéger les cultures, d’une part des vents dominants et de l’autre part des pertes de nutriments via l’érosion. Les deux parcelles en pente, parfois sans couverture végétale, sont particulièrement sensibles à l’érosion lors des violentes averses, le ruissellement de l’eau emporte des particules de terre en aval si bien que les zones en amont s’appauvrissent en matière organique et en nutriments. Un des agriculteurs précise d’ailleurs que lors de violents orages “l’eau ruisselle sur un kilomètre et arrive parfois dans la cour de la ferme”.
Les haies ainsi plantées limiteront ce ruissellement via l’ancrage des racines qui stabilisent le sol et l’effet barrière des troncs. L’enherbement autour des arbres joue également un rôle bénéfique en ralentissant l’eau tout en facilitant son infiltration. Bien que solution durable et naturelle contre l’érosion, le rôle des haies n’est pas immédiat, il faut patienter plusieurs années pour que les arbres soient suffisamment développés pour constater une amélioration.
Les deux plantations comportent 250 arbres et 1710 arbustes d’essences diverses et locales à savoir : Prunellier, Aubépine, Troène, Cornouiller, Noisetier, Viorne obier, Charme, Érable champêtre, Viorne lantane. Une des haies comporte uniquement des arbustes pour respecter la hauteur autorisée en bordure de la parcelle voisine appartenant à un autre agriculteur. Chaque végétal est protégé des lapins et des chevreuils par une gaine.
Les deux autres objectifs sont d’apporter des habitats pour la faune et d’améliorer la qualité esthétique du paysage. Concernant la biodiversité, le linéaire de haie permettra de créer un véritable couloir de circulation pour la faune sauvage. En étant connecté à d’autres haies et bosquets déjà présents, ce nouveau linéaire représente un élément supplémentaire à la trame verte locale.
Les services écosystémiques en jeu
Pour rappel, les services écosystémiques sont des bénéfices fournis par la nature à l’homme sans avoir à les produire. Les services écosystémiques fournis par le projet agroforestier sont :
- Régulation climatique
- Stockage CO2
- Amélioration du rendement
- Accueil de la biodiversité
- Limitation de l’érosion
- Embellissement du paysage