L’agroforesterie, une solution d’avenir pour des territoires durables
En redonnant une place à l’arbre dans les champs et les prairies, l'agroforesterie contribue à répondre aux enjeux actuels de notre société.
L’enjeu climatique
À l’heure où le climat représente un défi majeur, le GIEC identifie l’agroforesterie comme un outil très positif d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Planter des arbres dans des parcelles agricoles contribue en effet à stocker du CO2 atmosphérique dans leur biomasse et dans le sol. Les arbres champêtres s’imposent aussi comme levier d’adaptation aux effets de la crise climatique grâce à l’ombrage et à la formation d’un microclimat. De fait, les systèmes agroforestiers agissent à la fois comme des puits de carbone et comme un tampon climatique.
L’enjeu biodiversité
Moins d’insectes, d’oiseaux et de mammifères dans les champs, telle est la constatation des agriculteurs et des habitants en zones rurales. Les haies et les bosquets, qui procurent des abris et de la nourriture, constituent d’immenses réservoirs de biodiversité du sol jusqu’à la cime des arbres. Chaque arbre connecté est un maillon de la Trame Verte permettant l’hivernage, l’alimentation, la reproduction et la migration de la faune et de la flore.Reconstituer le bocage permet donc de rétablir un équilibre des écosystèmes autant à l’échelle de la parcelle agricole que du territoire.
L’enjeu alimentaire
À l’heure où l’agriculture fait face à de nombreuses menaces (perte de fertilité, maladies et ravageurs, pénurie d’eau…) l’agroforesterie apparaît comme une solution d’avenir, alliant performance économique et environnementale. En présence d’arbres, les cultures et les animaux d’élevages sont protégés, les sols enrichis, la biodiversité améliorée et la pollution des eaux diminuée, tout comme le recours aux engrais et produits phytosanitaires.L’agroforesterie permet ainsi de construire une agriculture performante et durable tout en produisant des denrées alimentaires de qualité.
L’enjeu de l’eau
Nappes phréatiques au plus bas, cours d’eau asséchés, pollution… la protection de l’eau est plus que jamais d’actualité. Or, l’arbre bocager joue un rôle essentiel dans la gestion de cette ressource. Profondément ancré en aval des bassins versants ou le long des cours d’eau, il réduit l'érosion et filtre les polluants d’origine agricole, contribuant ainsi à maintenir la qualité des eaux. Ses racines favorisent l'infiltration de l'eau dans le sol, augmentant les réserves d’eau déjà présentes et participent à la régulation des inondations lors de fortes pluies. Ils jouent ainsi un rôle crucial dans la préservation des ressources en eau et dans la gestion des risques liés aux précipitations.
L’enjeu énergétique
Face à la flambée des prix de l’énergie, les maîtres mots sont : sobriété et diversification. Le bois issu de la taille des haies répond à ces besoins. Il produit trois fois plus de bois que l’arbre de forêt, à âge égal. En effet, l’arbre agroforestier est un arbre de pleine lumière qui bénéficie d’un environnement favorable (fertilisation de la culture, faible concurrence entre eux, travail du sol…). Le bois énergie présente ainsi un intérêt écologique et économique. Écologique, car un bocage bien entretenu offre du bois de chauffage sur une durée illimitée tout en étant moins polluant que les énergies fossiles. Économique, car les plaquettes de bois coûtent cinq fois moins cher que l’électricité !